Nichée dans une rue pavée près du quartier des notables, Le Lys d’Argent s’élève sur trois niveaux élégants, aux volets crème et aux boiseries sombres. C’est l’auberge la plus distinguée de Béhernole — et la plus coûteuse. Sa façade fleurie et son enseigne argentée évoquent la délicatesse… mais aussi un certain goût pour l’ostentation.
L’établissement accueille marchands fortunés, émissaires étrangers, artistes en vogue et voyageurs soucieux de leur confort. L’intérieur mêle parfums subtils, vaisselle fine et parquet ciré, avec un service impeccable assuré par des domestiques discrets en livrée bleu nuit. Le salon de thé, à l’étage, est réputé pour ses infusions rares et ses biscuits impériaux au sucre rose.
Mais derrière ses rideaux damassés, Le Lys d’Argent est aussi le théâtre de rencontres feutrées, d’affaires confidentielles et de complots dissimulés sous les politesses. Le propriétaire, Saren Melerion, ancien mercenaire devenu hôtelier, veille avec un calme glacial à ce que rien ne vienne troubler la réputation de son établissement. Officiellement, il n’y a ni jeux, ni plaisirs tarifés, ni bavardages.
Officieusement, tout cela dépend de la bourse… et du silence du client.